Le chien FLAMBEAU
Un dévouement et un sens du devoir exemplaire
Coucou les humains ! Je vais vous conter l'histoire d'un héros français.
Cocoricoooo !
Dans les années 1930, de nombreuses bases militaires étaient
implantés dans les Alpes
à la frontière entre l'Italie
et la France. Elles ont été largement utilisées pendant la seconde guerre mondiale.
Notamment, la base militaire de Sollières, un petit fort perché à 2870 mètres d’altitude. En hiver, la neige l'isolait plusieurs mois dans l'année. La vie y est très austère et le seul lien entre le fort et la ville la plus proche, Lanslebourg, était .... un chien. Il est encore aujourd'hui un symbole de courage et de dévouement.
Né en 1928, Flambeau, chien-loup, débute sa fonction au 99ème RIA au fort du télégraphe, avant d'être affecté à celui de Sollières.
Peut-être doit-il son nom au personnage du chien Flambeau dessiné par Benjamin Rabier en 1916, un courageux toutou qui lutte contre les allemands pendant la guerre 1914-1918.
Il va devenir vaguemestre (équivalent de facteur chez les militaires).
Une sacoche remplie de courriers attachée par un harnais sur le dos, Flambeau effectue le trajet depuis la ville de Lanslebourg jusqu'au fortin de Solières. A l'arrivée, il attend sagement que sa sacoche soit retirée pour faire la fête aux soldats. Le trajet est très dur. A plusieurs reprise, il a failli mourir de froid. Notamment, une fois où il resta deux jours et demi dans la neige après une avalanche.
Pendant ses trajets, Flambeau ne connaît aucun ami ! Seule sa mission compte. Un jour, un lieutenant attendait son courrier de permission. Il devait prendre le bus le soir même et ne voulait pas le rater. Sachant que Flambeau suivait invariablement le même itinéraire, il chaussa ses skis et alla à sa rencontre, pensant ainsi gagner du temps. Flambeau le croisa et lui fit fête. Mais, le lieutenant ne réussit pas à lui soutirer son pli ! Flambeau esquivait chacune des tentatives du militaire et le chien finit par le planter là pour continuer sa route. Le lieutenant du retourner au fort et attendre la distribution selon la forme habituelle ! Bien sûr, il manqua son bus.
Flambeau n'était pas seulement un chien vaguemestre. Il était aussi guetteur de nuit, venant silencieusement prévenir les sentinelles en cas de présence suspecte. Pour avoir sauvé ainsi, une dizaine de personne, il a reçu plusieurs médailles et une citation à l'ordre du régiment.
Flambeau avait même son chat à lui ! La minette d'un officier basé à Sollières. Lors des entraînements, si la chatte était là, tout était parfait. Si elle était absente, Flambeau se mettait à sa recherche avec des aboiements très particuliers qui faisait accourir sa petite copine ! La chatte sautait alors sur le dos de Flambeau et s'accrochait dans les longs poils du chien. Sans elle, Flambeau ne voulait pas s'entraîner.
En 1937, Flambeau prend une retraite bien méritée à Lanslebourg où tout le monde le connaît et l'apprécie.
Et pourtant, un an plus tard, le 13 octobre 1938, il quitte la ville pour rejoindre encore une fois le poste de Sollières. L'écrivain Frison-Roche nous raconte la suite :
"Flambeau s'était couché devant le poste. Insensible aux caresses, il regardait avec douceur le paysage. Sous la fraîcheur de la brise, il releva une dernière fois la tête, puis devant la section rassemblée, rendit le dernier soupir. Quelques hommes, furtivement, séchèrent d'un doigt rugueux une larme qui perlait au coin de la paupière. Ainsi mourut Flambeau."
Article paru dans le Cor de Chasse n°127 de novembre 1938
Flambeau avait 10 ans.
Il fut enterré avec les honneurs militaires au poste de Sollières. Le 29 août 1954, la municipalité de Lanslebourg inaugure un monument pour rappeler sa mémoire.
Sources :
Pour en savoir plus sur le fortin de Sollières :
https://wikimaginot.eu/V70_construction_detail.php?id=10248
Pour en savoir plus sur Flambeau :
http://marcel-tauleigne.over-blog.fr/article-flambeau-un-chien-de-legende-suite-et-fin-120979915.html
Sur le Flambeau de Benjamin Rabier :
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6540085m/f1.item.texteImage
En 2017, la ville de Laslebourg a fusionné avec d'autres communes pour former la commune de Val-Cenis.
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